Les (très) bons petits plats de côté du Mouton noir

À 28 ans, la cuisinière, passée par A confesse, la pâtisserie (et la sérigraphie !), mais aussi de l’autre côté de la barrière (elle a géré le Casse-croûte à Dédé) a ouvert son petit champ à elle, joliment travaillé avec ses complices cuisiniers, Lucile Chappe et Tanguy Mone. En un mois d’ouverture et malgré le contexte éco-sanitaire, leur Mouton noir tient ses promesses, agitant des saveurs et des produits d’ici avec un étonnant brin d’ailleurs ! Ainsi du bœuf élevé en Matheysine, mais juste cuit façon tataki, escorté d’une dizaines de petits légumes alternant le cru, le rôti et les couleurs de l’arc-en-ciel (plaisir des yeux en ouvrant la Dabba-box !), du seitan, cette petite protéine de blé qui se pavane ici en teriyaki (le tout maison), du gravelax oui, mais composé avec de la truite de l’Isère, ou encore ce chaktchouka d’hiver, aujourd’hui mijoté avec blettes, courges, œufs et feta… « Le marché et les saisons dictent l’ardoise », dit Marion qui multiplie, avec finesse et précision, les pas de côté : cheese-cake 100% vegan au sirop d’érable et fruits de la passion, travaillé avec huile de coco, noix de pécan, amandes bouillies comme une mie soyeuse, et tour de France des plaisirs gourmands, avec un premier stop dans le Finistère (elle a des origines bretonnes). Pour la farine de ses galettes, elle s’approvisionne à Gap, dans le petit village de sa complice Lucile. Pour le vin du Jura, elle fonce chez l’amie-vigneronne Clémentine Fugier. Un Mouton noir comme une échappée verte et bleue (belle devanture signée de l'artiste-peintre Pierre Fraimbaut) qui devrait faire fonctionner le bouche-à-oreille, et fait déjà circuler Siklo Service. En attendant la (vraie) ouverture, avec expos et musique Fado, les ptits plats de côté du Mouton noir sont bien sûr à emporter.