Dominique Marcon, architecte d’intérieur, à L’Impertinence

Son histoire. « Ma vie est une succession de jolis hasards », dit l’architecte d’intérieur. Durant vingt ans, l’Isérois Dominique Marcon a dirigé Marcon Music, un bel atelier à Seyssins, spécialisé dans la fabrication de percussion classique. L’envie d’habiter dans un lieu qui lui ressemble, le plaisir de le dessiner, le fait que le projet se concrétise, attise la curiosité d’amis qui du coup, lui confient le leur, puis le départ, chez Marcon Music de son associé… Cela bien sûr a pris un peu plus de temps que de l’écrire, mais au bout du compte et de ces jolis hasards, voilà déjà quatorze ans que Dominique Marcon exerce en tant qu’architecte d’intérieur. L’homme se régale. Cela se voit dans ce cube de bois, cette grange lumineuse, cette arche en béton, cet appartement haussmannien revisité…

Son regard. Ses projets et réalisations ont de l’humilité, justifient un usage, une fonctionnalité propre à chaque espace, mettent en pratique un procédé, un processus, issus d’une rencontre. Le programme s’affine. Ce qui l’intéresse ? « Comment je réponds à un client, comment je comprends son programme, comment je le traduis, dans son environnement », explique Dominique Marcon, sensible à l’architecture organique ("l’homme au centre du système"), aux circuits courts tel que le bois de Chartreuse AOC. Parce que tout cela a du sens. Une résonance, une certaine musicalité… 

Son actu. La reconstruction de La Casemate implantée place Saint-Laurent à Grenoble, dont la réouverture est prévue en septembre 2020. Un chantier complexe, conduit avec l’architecte Jean-Marc Aufauvre et Natacha Perrucio (décoratrice d’intérieur) à la suite de l’incendie criminel qui avait ravagé, en 2017, les locaux et les équipements du Centre de culture scientifique technique et industrielle — premier CCSTI de France en 1979, coordinateur de la Fête de la Science dans l’Isère «  Il ne restait de cet équipement que le bâtiment d’architecture militaire construit par Vauban, une masse minérale intacte que nous avons vidé et sablé », rappelle Dominique Marcon. Sur cette page blanche, les architectes redessinent l’espace intérieur, avec ses équipements, ses salles d’expositions, son Fab Lab et ses ateliers pédagogiques ; rappellent la lumière naturelle en préservant les voûtes anciennes et en retravaillant vitrages et menuiseries ; l’agrandissent avec une extension de 150 m2 au second niveau (avec une toiture maraîchère initiée par Cultivons nos toits), et lui offrent une façade en maille inox, habillant ce gardien du patrimoine. Six cents mètres carrés dédiés à l’éducation.

(Budget : 1 million d’euros ; financement : Région Auvergne Rhône-Alpes, Conseil général de l’Isère, Métropole, Ville de Grenoble et contributeurs privés).

Son café… « J’aime le café court, sans trop d’amertume. Un double expresso le matin, un en milieu de matinée et un après le repas… Un petit cube de sucre est indispensable. Toujours dans une tasse que j’ébouillante avant de le faire couler car je l’aime très chaud… »

Où ? Ce jour-là, à L’Impertinence (32, rue Saint-Jacques à Grenoble) créé par deux filles qui ont du goût — du café bien sûr, mais aussi des autres. Leurs parti pris : le respect de l’environnement emmené par une démarche responsable qui passe par un tas de petits gestes, de l’achat de produits locaux, en vrac aux emballages consignés, des cookies solidaires (photos) aux ateliers yoga. Une jolie cantine dans un espace cosy sur deux niveaux, avec pierres apparentes, mobilier en rotin, où l’on peut (aussi) venir coworker et bruncher le dimanche. Clothilde et Marie ont pensé à tout…