Loup-phoque de Philippe Georges

Pour sortir de la grisaille, plongez dans la lecture de ce petit livre bleu nuit ! Le recueil, paru aux Éditions Persée et imprimé en France, concentre 15 (bonnes) nouvelles avec lesquelles le Grenoblois Philippe Georges signe son premier roman et crée l’effet surprise. En mars 2020, pour détourner les affres du confinement, l'auteur s'est fait la malle... avec des mots-valises. Comme "loufoque", "attestation", "couvert" ou "moustache". Car si la langue française recèle d’assemblages lexicaux (et sans cesse renouvelés à l'instar des alicament, docufiction ou brexit) la plupart passent inaperçus : ce sont justement ceux-ci que Philippe Georges attrape au vol et décortique, chaque matin, dans son appartement quai Perrière, à partir de ceux envoyés par Anne sa compagne, confinée de son côté à Lyon...

D’un mot surgissent deux syllabes, des mots à part entière comme deux ingrédients : Philippe Georges les cuisine à sa sauce pour faire jaillir des histoires semblables à des tranches de vie nourries par Suzanne, Déborah, Jean, Franck, Mustapha dont les destins s’entrecroisent, se répondent, s'enrichissent… d’une nouvelle à l’autre. Au-delà du plaisir que procure la lecture de ce petit recueil ludique et original, on a comme une envie, à la fin, de ressortir son bon vieux dico pour aller traquer les cousins de Loup-phoque. Le goût des mots, sacré virus !